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Le rebetiko, rhapsodie orientale en noir et blanc

Lien d'une émission de France-culture sur le rebetiko

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Avant de devenir l'emblème du folklore grec, le rebetiko a longtemps été méprisé et même un temps interdit par les autorités. Ce genre rhizomatique, qui fait le pont entre l'Orient et l'Occident, s'est façonné pendant l'entre-deux-guerres dans les quartiers déshérités des grandes villes de Grèce, là où se massaient les réfugiés d'Asie mineure et les ruraux en quête d'une vie meilleure. Le rebetiko conte les plaisirs de la vie canaille, des bouges enfumés où l'on refait le monde jusqu'au bout de la nuit au son du bouzouki.

 
Repères chronologiques
 
Clone of Greek Oriental Rebetica (1911-1937) © ARHOOLIE / FOLKLYRIC
• 1912-1913 : Les guerres balkaniques permettent à la Grèce d'incorporer plusieurs anciens territoires de l'Empire ottoman, notamment la Macédoine, au nord-est du pays
• 1923 : Le Traité de Lausanne met fin du conflit qui opposait Athènes à Istanbul depuis 1919. Il acte l'échange de population entre les deux voisins : 1 million d'Orthodoxes sont forcés de rejoindre la Grèce, plus de 400 000 Musulmans font le chemin inverse. Un épisode connu sous le nom de « Grande Catastrophe » côté grec
• 1930 : ouverture d'un studio d'enregistrement et d'une fabrique de disques 78 tours à Athènes
• 1936 : Arrivée au pouvoir du général Metaxas, début de la dictature et de la répression contre le rebetiko. Mise en place de lois contre le haschich et la prostitution
• 1946-1949 : guerre civile entre la résistance communiste (ELAS) et l'armée régulière pro-monarchie soutenue par Londres et Washington
• 1967-1974 : dictature des colonels
 
Glossaire
• Style de Smyrne (Smyrnéiko) : Le style de Smyrne est lié aux musiciens micrasiates (réfugiés d'Asie mineure). L'appellation « style de Smyrne » masque d'ailleurs l'importante participation des musiciens d'Istanbul. Il se distingue par une plus grande diversité d'instrumentation (oud, violon, santouri ou kanonaki, etc.) et des voix haut perchées. Prédominant dans les années 1920 et le début des années 1930, le style de Smyrne s'est progressivement effacé au profit du style pireotiko.
• Style du Pirée (Pireotiko) : Le style du Pirée était exclusivement masculin à l’origine. Jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, il était chanté par des hommes, dansé par des hommes et majoritairement écouté par des hommes. L’instrumentation, plus simple, se base sur le bouzouki et le baglama, deux sortes de luths grecs. Avec la diffusion progressive du rebetiko à partir du milieu des années 1930, le style du Pirée a pris le pas sur le style de Smyrne et s’est féminisé.